Il n’y a pas de mal à se demander si cela vaut la peine d’envisager de transformer une plaque de plâtre disgracieuse en un revêtement mural biologique. Pour toute micro-faune dont la présence est indispensable à l’équilibre de la biodiversité, votre mur végétal extérieur sera un maillon supplémentaire dans la chaîne des lieux plantés (parcs, petits jardins, terrasses, balcons…).
La méthode de construction du mur végétal
Patrick Blanc, botaniste et chercheur au CNRS, a consacré beaucoup de temps et d’efforts à l’étude des nombreux étages de végétation de la forêt tropicale : la canopée, les grands arbres, les petits arbres et les plantes au sol. Les plantes telles que les épiphytes et les saxicoles typiques de cet environnement démontrent que le sol ne leur est pas nécessaire à condition qu’elles disposent d’une surface stable, d’eau et de nutriments (rarement des minéraux). D’ailleurs, les murs de la ville pourraient être un bon support !
En 1986, à la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris, il réalise son premier prototype de mur « sur nappe ». Mais ce n’est qu’en 1994, lors du très médiatisé Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire (41), que les exemples de murs végétalisés présentés par Patrick Blanc vont séduire les professionnels et le grand public. Il entend améliorer sa démarche, déposer les brevets nécessaires, et répondre à des demandes de travaux toujours plus nombreuses. C’est ainsi qu’on lui doit le mur végétal emblématique du musée du Quai Branly à Paris, réalisé en 2004.
Les suivis appropriés
Il est recommandé de fixer une plante cultivée en hydroponie sur un support inerte, comme un morceau de contreplaqué ou de PVC vissé à un cadre métallique à quelques centimètres du mur, afin d’éviter d’endommager ce dernier. De plus, cette lame d’air protège le mur des intrus, des polluants et autres agresseurs en isolant l’hiver de l’été.
Au fur et à mesure que les racines des plantes se développent jusqu’au tuyau et dans celui-ci, l’eau et les nutriments seront pompés vers le bas à travers celui-ci et distribués aux racines, où ils seront absorbés en partie par le tuyau et remis en circulation via le circuit fermé, coordonné à l’aide de tuyaux, de goutteurs et de cordes, avant d’être pompés vers le haut.
L’alternative à la culture hydroponique pure est d’utiliser un substrat comme la tourbe, le compost, l’argile, la zéolithe, etc., déposé dans des cages grillagées, des modules en PVC, des grillagées ou autres, comme cela est également utilisé pour les murs intérieurs des plantes.
Cette approche pose problème puisqu’elle fait appel à des engras minéraux chimiques pour fournir les éléments essentiels à la croissance des plantes, sans compter l’utilisation de pesticides et de phytosanitaires pour maintenir la sécurité de la plante. Par ailleurs, d’un point de vue budgétaire, l’ajout d’équipements supplémentaires peut rapidement faire grimper la facture.
Créer un mur végétal extérieur
Enfin, après avoir appris tout ce que vous devez savoir sur l’utilisation d’un mur de jardin, y compris ses avantages et ses inconvénients, vous pouvez vous lancer. Ne soyez pas trop ambitieux et commencez par une petite surface que vous pourrez agrandir : cela vous donnera l’occasion de bien comprendre l’installation et de faire les ajustements nécessaires.
Vous pouvez également investir dans des modules de jardinage qu’il vous suffira de remplir de terre et d’installer un système d’arrosage intégré. C’est à vous de construire votre propre support.
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Agrafez ou pointez des feutres d’ horticole (indéchirable, imputable, hydrophile, et aéré) sur toutes les surfaces de la planche en pin Douglas, créant ainsi un espace ouvert entre le mur et la planche. Créez des poches de culture avec une deuxième couche de fil de fer floral en faisant des clôtures et en utilisant de la colle pour entourer les poches.
Les techniques adaptés
- Fixez le cadre intégré au mur.
- Remplir les pots avec de la terre de rempotage de qualité est un bon indicateur du développement d’une plante saine ; la sphaigne, en revanche, a un effet écologique qui nous incite à nous en éloigner.
- Ensuite, insérez vos plantes, fleurs et feuillages dans les pots, en plaçant les plantes qui ont besoin de plus de lumière en haut et celles qui en ont moins en bas.
- En option, vous pouvez ajouter un système d’irrigation en circuit fermé. Vous devrez le faire si vous décidez de prolonger la première expérience en ajoutant d’autres modules identiques.
- Si vous voulez planter une grande et haute façade, vous devez faire appel à un professionnel pour garantir une installation durable et sûre.
L’entretien du mur extérieur végétal
Pour éviter de propager les maladies aux autres plantes, retirez le plus souvent possible les parties de plantes malades et infectées par des champignons. Assurez-vous que tous les pans de mur sont facilement accessibles car on estime que 10 à 20 % des plantes doivent être remplacées chaque année. Vous pourrez peut-être tailler ou enlever certaines plantes en fonction de leur développement.
Si vous voulez garder les choses simples, vous pouvez utiliser le mur pour cultiver des herbes aromatiques ou des plantes comme la laitue et les salades, mais si vous préférez un entretien réduit, vous devrez, vous tourner vers toutes les plantes extérieures qui sont rustiques, persistantes, rampantes et/ou retombantes : fougères, hélixine, hosta, saxifrage et astible, bugle rampant, lamier, tiarelle, géranium vivace, pachyssandre du Japon, alc, et sceau de Salomon.